mercredi 28 décembre 2016

Nouvelle directive européenne sur les armes, et la Suisse

La commission européenne vient d'adopter une nouvelle directive sur les armes, pour restreindre leur achat auprès des armuriers et leur détention légale dans tout l'espace Schengen, en réponse à la menace djihadiste.
Sans surprise, les tireurs sportifs, collectionneurs, chasseurs, amateurs de tir-détente, etc. se sentent stigmatisés. A raison ?

Tous les attentats terroristes (et revendiqués comme tels) commis en Europe en 2016 l'ont été sans utilisation d'armes à feu :
  • explosifs à l'aéroport et au métro de Bruxelles en mars
  • un policier et sa compagne sont tués à l'arme blanche à Magnanville (F) en juin
  • un camion tue 86 personnes et en blesse 434 à Nice le 14 juillet
  • un réfugié (probablement pakistanais) attaque 5 personnes à la hache dans un train allemand le 18 juillet
  • un réfugié syrien se fait exploser au moyen d'une bombe artisanale à proximité du festival d'Ansbach (D) le 24 juillet
  • deux jeunes djihadistes égorgent avec un couteau un prêtre de 84 ans pendant la messe à l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray (F) le 26 juillet
  • un camion tue 12 personnes et en blesse 48 dans un marché de Noël de Berlin en décembre.
Aucune Kalachnikov ni autres fusils d'assaut utilisés, ni pistolets, ni armes automatiques ou semi-automatiques, que nenni. L'arsenal se composait d'explosifs, d'armes blanches (couteau, hache), de camions.

Pour ce qui est des attentats de 2015 (notamment Charlie Hebdo et Bataclan), nul besoin d'épiloguer sur le fait que les armes utilisées provenaient du marché noir. On voit donc mal comment des restrictions sur l'achat légal et la détention déclarée d'armes puissent entraver en quoique ce soit la survenue d'un acte terroriste.

Les seuls à en pâtir seront donc les honnêtes citoyens, qui jusqu'ici bénéficiaient de la confiance de leurs autorités, mais qui verront leurs libertés réduites ainsi :
  • l'introduction d'une clause du besoin obligera tout amateur d'arme à justifier sa détention (par exemple, pour un tireur, il faudra participer à des compétitions)
  • seront interdits les chargeurs de plus de 10 coups pour les armes longues et de plus de 20 coups pour les armes de poing
  • seront interdites les armes automatiques, et les armes automatiques transformées en semi-automatiques
  • via d'autres dispositions concernant l'inclusion des collectionneurs et des musées dans le champ d'application de la directive, la régulation des armes d'alarme et des armes acoustiques, l'encadrement des ventes en ligne, le règlement des armes à feu neutralisées et un échange automatique d'informations entre les États membres.
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-4464_fr.htm 

La Suisse devra reprendre cette réglementation au nom de l'acquis Schengen, mais selon le journal Le Temps, il y aurait une exception suisse pour la possession d’armes à domicile (notamment les armes militaires comme les fusils d’assaut semi-automatiques) : "les  pays ayant une tradition de plus de 50 ans de conscription militaire et de transformation de ces armes en semi-automatiques bénéficieront en effet de dérogations pour la détention et l’acquisition de ces armes". 

Ceci restant à être confirmé, certains partis et associations (UDC, ASIN, ProTell, Swiss Shooting) n'excluent pas de recourir au référendum. Réunir 50'000 signatures ne devrait pas poser problème, sachant que :
  • l'UDC compte 90'000 membres
  • l'Association pour une Suisse Indépendante et Neutre (ASIN) compte 40'000 membres
  • Pro Tell compte 8500 membres
  • la fédération suisse de tir (Swiss Shooting) compte 175'000 membres
  • le dernier tir en campagne a réuni plus de 100'000 tireurs en un week-end
Au moment où nos autorités se pencheront sur ce dossier, qu'ils se souviennent des paroles de notre future présidente PDC Doris Leuthard, qui a déclaré fin 2016 trouver dangereux "si le peuple devait avoir le sentiment que les politiques décident de tout dans leur tour d'ivoire".

Fred Deion

samedi 3 décembre 2016

Turn-over des élites et Marc Touati sur BFM business

2016 semble être l'année de la retraite politique pour plusieurs membres de l'élite précédemment au pouvoir :

  • démission du 1er ministre britannique David Cameron au début de l'été 2016, suite au Brexit
  • fin de la présence, sur la scène politique américaine, de la dynastie Clinton, suite à l'élection de Trump
  • démission annoncée de Matteo Renzi, si le référendum constitutionnel italien du 4 décembre est rejeté en votation populaire
  • décision de Hollande de ne pas se représenter à l'élection présidentielle du printemps 2017 (laissant la gauche divisée avec 8 candidats probables à la primaire, et 5 candidats hors primaire)
  • retrait politique de Sarkozy et Juppé, suite à la victoire de Fillon à la primaire de droite organisée par le parti Les Républicains

Sur ce dernier point, écoutons l'économiste français Marc Touati (titulaire d’un DEA « Monnaie, Finance, Banque » de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, doctorant au sein de cette même université, président fondateur d'ACDEFI, cabinet de conseil économique et financier indépendant) :

"Le mérite, c'est qu'enfin, on a quelqu'un qui dit la vérité. François Fillon avait dit quand il avait été nommé premier ministre en 2007 : "je suis à la tête d'un pays en faillite". C'est le seul qui l'a dit, et c'est vrai. Enfin on arrête ce déni de réalité. (...) Après 2017, si on ne fait rien, c'est la Bérézina, ça sera peut-être la fin de la zone euro, les taux exploseront, et on aura une vraie crise sociétale. On a besoin de moderniser l'économie, sinon ce sera le chaos. (...) Il y aura des guerres civiles (...) et je veux éviter ça pour notre pays. (...) C'est notre dernière chance : si en 2017 on ne fait pas un minimum de réformes, ça ira très mal."

(citation tirée d'"intégrale placements : le face à face" du 28.11.2016 sur BFM business).
http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/olivier-delamarche-vs-marc-touati-22-le-programme-de-francois-fillon-peut-il-etre-efficace-2811-889397.html

Fred Deion

De Marc Touati :
"Quand la zone euro explosera" (2012)
deux livres sur la dette (2014 et 2015)
"La thérapie de choc" (2015)
"La fin d'un monde" (2016)

dimanche 20 novembre 2016

Interview de Piero san Giorgio

A l'occasion de la sortie de son dernier opus, "NRBC", voici une petite interview de Piero San Giorgio, ainsi qu'une courte présentation de l'ouvrage (préfacé par Dmitry Orlov, voir mon article de juillet sur l'effondrement).
Le livre, plaisant à lire, accessible et très bien documenté, présente l'une après l'autre les thématiques NRBC. Il commence par les risques nucléaires et radiologiques, avec une explication très claire sur ce qu'est la radioactivité (cela vous rappellera avec nostalgie vos cours physique-chimie suivis au collège !). Des scénarios et des exemples réels d'exposition à la radioactivité sont donnés (dont celui survenu en 1999 à un soudeur qui avait mis dans sa poche la source radioactive de son appareil, et celui de 1985 suite au vol d'une unité de thérapie à base de césium).
Les deux parties suivantes exposent les risques et menaces biologiques et chimiques, avec également de nombreux exemples et scénarios (bactéries, virus, toxines et toxiques, pandémies, utilisation terroriste, accidents industriels...).
Les deux dernières parties renseignent comment réagir à un événement NRBC, se protéger (conduites à tenir) et s'équiper (kits et équipements). Contrairement à une idée reçue, des mesures simples et efficaces peuvent facilement être mises en place, et les matériels de base sont financièrement abordables.
Coup de chapeau aux auteurs qui ont su rendre accessible et intéressant un sujet à priori technique. Il y a une foule d'informations sur les risques industriels inhérents à nos technologies modernes, ni toujours maîtrisées, ni sous contrôle...

Mais sans plus attendre, voici l'interview :

Fred : "Survivre à l'effondrement économique" aborde de très nombreux thèmes, à ce titre il peut être qualifié d'ouvrage généraliste. A l'inverse, pour ton dernier livre, tu as choisi de développer un sujet spécifique. Quelles sont les raisons qui t'ont fait choisir la problématique NRBC, plutôt qu'une autre ?

Piero : Lorsque mes livres précédents sont sortis, la partie nucléaire était limitée à un paragraphe et était très superficielle car je ne m'y connaissais pas bien. Un ancien responsable de la cellule NRBC du GIGN m'a contacté pour me faire quelques remarques dans ce sens et, d'une discussion à l'autre, nous avons décidé de co-écrire ce livre sur ces thèmes qui sont très importants mais assez techniques. Dès le départ notre objectif à été de rendre compréhensibles ces sujets sans les simplifier, d'en décrire les effets sans tomber dans des messages anxiogènes et enfin, d'écrire un livre à la fois facile à lire, complet et utile pour toute personne soucieuse quant aux possibilités réelles d'évènements nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques.

Fred : Quels ont été les plus grands défis à relever lors de l'écriture, notamment pour vulgariser une matière à priori très technique ?

Piero : Le défi était que l'on ne peut éluder les fondements physiques, biologiques ou chimiques de ces problématiques pour expliquer correctement quelles sont les bons comportements que les citoyens auraient à avoir. Or ces fondements sont infiniment complexes! Il s'agit d'expliquer ce qu'est la matière, ce que sont les radiations quels en sont les effets, d'où peuvent-elles provenir... de la supernova, à la bombe atomique, en passant par le réacteur nucléaire ou la machine à rayons-X chez votre médecin. Pour la chimie et la biologie, il faut aussi savoir expliquer les différences entre toxines, virus, bactéries, spores... entre différentes molécules et leurs effets. Cela peut être rébarbatif et nous avons ré-écrit ce livre une bonne douzaine de fois jusqu'à ce qu'il soit compréhensible par toute personne ne connaissant rien à ces sujets. Ma maman a compris. Objectif réussi!

Fred : Certaines questions liées aux centrales et aux armes NRBC sont sensibles car relèvent de la défense nationale. A-t-il été malaisé d'accéder à certaines informations ?

Piero : En France, ce fut très difficile, notamment sur la partie liée à la sécurité des centrales nucléaires, mais nous avons réussi à trouver les infos manquantes sur ce sujet comme pour les autres sujets sensibles en passant par nos réseaux respectifs. En Suisse, en revanche, la transparence et la collaboration ont été très grandes et très utiles. Il faut dire que sur certains thèmes, comme par exemple sur comment fabriquer des armes chimiques, nous nous sommes auto-censurés pour que ce livre ne puisse servir à des personnes malintentionnées... bien qu'il y ait beaucoup de choses sur internet.... mais puisque notre objectif était surtout de transmettre les informations permettant de se protéger, cela ne nous a pas posé de problème.

Fred : Quel a été l'accueil réservé à cette thématique, que ce soit par les professionnels et spécialistes NRBC, d'une part, et par le grand public, d'autre part ?

Piero : Le succès auprès du grand public est certain. Nous avons déjà près de 8'000 exemplaires vendus en quatre mois et c'est le rythme de vente de mon premier livre qui est à plus de 100'000 depuis sa sortie, et est aujourd'hui traduit en plusieurs langues (anglais, russe, italien, arabe, roumain...). NRBC sortira d'ailleurs en anglais en 2017. Les professionnels qui nous ont contacté de manière privée nous ont félicité pour la bonne vulgarisation et l'utilité du livre. Certains ont même appris un truc ou deux !

Fred : Dernière question libre, pour conclure comme tu le souhaites.

Piero : La préparation du citoyen face à ces problématiques peut sembler d'un premier abord comme insurmontable, car beaucoup de mythes circulent sur ces sujets, voire des informations fausses (l'hiver nucléaire, la centrale nucléaire qui exploserait comme une bombe, l'impossibilité pour l'humanité de survivre à une guerre nucléaire, etc.). Bien que certains sujets sont plus risqués qu'on ne le pense (accès physique trop facile aux centrales nucléaires, présence dans toutes le villes et axes de communication de stockage et transports de produits chimiques très dangereux), et que l'émergence de nouveaux risques biologiques
(Ebola, Mersco-V) dans un monde hyper-connecté est avérée, c'est très facile de mettre en place une stratégie de base, notamment par une bonne compréhension du risque, de la bonne identification du problème lorsqu'il survient, des bons comportements à prendre et d'un minimum de préparation matérielle.

dimanche 13 novembre 2016

Sondage sur l'Islam en France

Fin septembre, le Journal du Dimanche a publié un sondage Ifop pour l'Institut Montaigne, qui a étonnamment peu fait parler de lui.

Pourtant, dans celui-ci, on peut lire :

25% des musulmans sondés sont catégorisés comme "conservateurs", soit 1,25 à 1,5 million de personnes, en estimant qu'il y a entre 5 et 6 millions de musulmans en France (pour rappel, la loi française interdit de recenser officiellement les religions, et on se demande bien pourquoi)

28% ont un profil "rigoriste/autoritaire", soit 1,4 à 1,7 million de personnes, qui vivent dans les quartiers populaires périphériques des grandes agglomérations. Ce groupe se radicalise "pour signifier sa révolte vis-à-vis du reste de la société française" nous dit l'institut, qui ajoute : "de plus en plus de jeunes musulmans (...) se définissent d'abord et avant tout par une identité religieuse de rupture (près de 50% des 15-25 ans)".

Plus inquiétant, 65% des musulmans soutiennent le port du voile (hijab), 60% estiment que les filles doivent pouvoir porter le voile au collège ou au lycée (ce qui est interdit en France), 20% des hommes et 28% des femmes se disent favorables au voile intégral (niqab ou burqa) et 29% des sondés jugent que la charia est plus importante que la loi de la République.

L'institut juge donc "essentiel de construire un islam français, porteur d'une représentation du monde compatible avec celle de la République". Vœu pieu qui relève d'une analyse à la fois angélique et bien trop tardive...

En effet, au fil des dernières décennies, la situation n'a fait que se dégrader, à tous points de vue : délinquance et trafics dans les quartiers sensibles, communautarisme puis radicalisation, émergence de zones de non-droit. Peut-on vraiment imaginer qu'une politique volontariste, même déterminée, puisse inverser cette tendance ? Les naïfs feront semblant d'y croire. Les autres se rendent bien compte que de plus en plus de territoires sont perdus pour la République. Le nombre et l'étendue de ces îlots qui échappent à tout contrôle étatique sont à la hausse. Seule possibilité pour le gouvernement, continuer à verser le RSA et autres allocations, pour acheter la paix sociale et éviter un nouvel embrasement de banlieues qui ne considèrent plus faire partie du même espace national.

Fred Deion
http://www.lejdd.fr/Societe/Religion/Religion-famille-societe-qui-sont-vraiment-les-musulmans-de-France-810217

dimanche 16 octobre 2016

Conférence de Myret Zaki, Olivier Delamarche et Philippe Béchade

Jeudi 13 octobre, je me rends au Swiss Trading Day dans les salons feutrés de l'hôtel Président Wilson à Genève. Côté assistance, un parterre de banquiers attentifs et nombreux à avoir fait le déplacement. Sur l'estrade, Myret Zaki (MZ), Olivier Delamarche (OD) et Philippe Béchade (PB).
Petit résumé ci-dessous.
MZ revient sur les thèmes présentés dans son dernier livre sur la finance de l'ombre (voir article d'août) : trop de dette spéculative empruntée à très court terme, est bloquée à long terme en finançant des actifs non liquides : cette bulle de crédit pose les mêmes risques de contagion que la crise des subprimes de 2007-2008.
Dans le même temps, la part de la finance bancaire (et donc régulée) dans cette orgie de dettes ne fait que diminuer, alors que la part du shadow banking augmente,  devenant le pourvoyeur principal du financement des entreprises, qu'elles soient saines et solides, ou pas.
Mais attention : cette finance de l'ombre n'est solvable que si les taux d'intérêts restent à zéro. S'ils remontent, krach assuré, et faillites d'entreprises en cascade...
Les taux vont donc rester à zéro, CQFD.
A noter toutefois que le maintien des taux à zéro est une condition nécessaire pour éviter un krach, mais peut-être pas suffisante : il ne garantit pas à lui seul la stabilité d'un système fragile, qui peut dévisser pour d'autres motifs, volatilité des marchés (article de septembre), perte de confiance, facteurs géopolitiques (article d'octobre), etc.
OD et PB nous expliquent pourquoi les banques centrales font un aller simple vers l'inconnu. En effet, depuis la crise de 2008, les politiques monétaires non conventionnelles qu'elles mènent (assouplissement quantitatif (QE), taux zéros ou négatifs) ne fonctionnent pas (pas de relance de la consommation et de la croissance). Des resserrements sont annoncés par les banques centrales mais n'arrivent pas... en attendant, le surendettement américain continue, et c'est donc aux USA qu'entrent en scène les 4 cavaliers de l'apocalypse :
- dette US sur les cartes de crédit, à $ 1000 milliards (endettement total des ménages américains à $ 12'290 milliards)
- dette US sur les prêts automobiles, à $ 1100 milliards
- dette US sur les prêts étudiants, à $ 1200 milliards
- dette US corporate, contractée par les entreprises américaines, à $ 6'600 milliards
Plus que les montants, c'est l'augmentation du taux de défauts sur ces dettes (prêts automobiles et étudiants) qui inquiète. Crise des subprimes, bis repetita ?
Pour l'éviter, les banques centrales continuent leur fuite en avant, les Etats continuent à s'endetter (dette publique de l'Etat fédéral américain à $ 19'000 milliards), les banques centrales vont continuer à racheter les dettes des Etats via des QE, et à la fin, la monnaie ne peut que perdre de sa valeur...
D'où le choix de certains de privilégier les actifs tangibles comme l'or physique ou l'immobilier.

Fred Deion
https://www.ig.com/fr-ch/swiss-trading-day-programme

samedi 15 octobre 2016

WW3 ?

Aujourd'hui, rendez-vous à Lausanne entre les ministres des affaires étrangères russe et américain, qualifié de rencontre de la dernière chance par certains...
Au même moment, les médias russes présentent des exercices de défense civile et de préparation des abris antinucléaires, préviennent d'un risque de rationnement du pain...
Alors, le conflit syrien, et les tensions internationales qui en découlent, peuvent-ils dégénérer en guerre entre les deux puissances ?
Un scénario catastrophe possible selon le président syrien, de même que pour certains spécialistes, comme les politologues russes Gueorgui Bovt et Alexandre Perendjiev, ou l'ex-diplomate allemand et ancien médiateur de l'OSCE pour l'Ukraine Wolfgang Ischinger, pour qui "le danger d'une confrontation militaire est considérable".
Petit retour en arrière :
En 2003, l'invasion de l'Irak par la coalition menée par les USA de George W. Bush met le feu à la poudrière orientale. A relever l'illégalité de cette attaque (selon le droit international) et le prétexte mensonger utilisé pour justifier cette invasion (présence d'armes de destruction massive qui se sont révélées être inexistantes), imposture qui aura coûté la vie à des centaines de milliers de civils irakiens, alors qu'environ 2,5 millions choisiront le chemin de l'exil (soit 1 irakien sur 8).
Après le chaos qui suit l'effondrement de l'Etat irakien se développera Daech au nord du pays dès 2006, et qui s'implantera en Syrie après le déclenchement de la guerre civile en 2011.
Aujourd'hui, la Syrie est l'un des théâtres d'opération où les USA et la Russie s'affrontent par alliés interposés (l'Ukraine en étant un autre). Jusqu'à aller à une confrontation directe ?
Deuxième retour en arrière : dans les années 1960, au plus fort de la guerre froide, les USA et l'URSS s'opposent au Vietnam, sans que cette guerre dégénère en conflit mondial.
Ce qui a été possible d'éviter il y a 50 ans, devrait être également évitable aujourd'hui, non ?

Fred Deion

mardi 13 septembre 2016

Montagnes russes boursières (ou de la volatilité sur les marchés financiers)

Il y a un an, la bourse chinoise dévisse (les titres cotés à Shangai perdent le tiers de leur valeur), suivie quelques semaines plus tard par les autres places internationales (Tokyo, Hong Kong, Paris, Londres, Berlin, Wall Street). Puis ça remonte à l'automne.
Début 2016, les bourses sont à nouveau orientées à la baisse. Puis ça remonte au printemps.
Fin juin, grosse panique, mais petit fléchissement, à l'occasion du vote sur le Brexit. On joue à se faire peur. Le calme revient à l'été (ce serait bien dommage de ne pas profiter du soleil tranquillement).
A la rentrée de septembre, des séances à la baisse se suivent à nouveau.
La suite ? Accrochez-vous, le wagonnet va continuer de descendre, monter, baisser, remonter, chuter, s'élever, dégringoler, se redresser, tomber, se relever, décrocher, grimper, dévaler... estomacs sensibles s'abstenir.
Depuis la crise de 2007-2008, les Etats se sont surendettés (pour sauver les banques menacées de faillite), puis les banques centrales ont utilisé tous les moyens à leur disposition (quantitative easing/rachat de dettes, taux zéro voire négatifs, etc.) pour relancer la machine. Rien n'y fait : la croissance ne revient pas et la crise économique perdure. Seuls les marchés financiers sont dopés par ces injections d'argent gratuit : les banques centrales ont donc créé la plus grande bulle financière de l'histoire.
Pourra-t-on sortir par le haut de cette crise ? bien sûr que non.
Qui paiera la facture ? voici quelques pistes :
  1. le contribuable, si les Etats surendettés décident d'augmenter leurs impôts pour se renflouer (comme le Portugal l'a déjà fait dès 2011, par exemple)
  2. l'investisseur qui aura acheté des bons du trésor, si tout ou partie des dettes souveraines sont effacées (cas de la Grèce dès 2011)
  3. l'épargnant, si les Etats ponctionnent les comptes bancaires pour se renflouer  (cas de Chypre en 2013)
  4. la population dans son ensemble, si, pour éviter de prendre les mesures impopulaires ci-dessus, les Etats continuent de faire tourner la planche à billet, avec pour seules issues, l'éclatement de la bulle financière via un krach boursier (à l'image de celui de 1929, débouchant sur la Grande Dépression de 1929 à 1939) et/ou l'hyperinflation.
Et au sujet de cette dernière, pour ceux qui pensent que l'hyperinflation n'est qu'un concept théorique tiré des livres d'économie, voici quelques exemples historiques d'inflations supérieures à 100% par an : pendant les révolutions française et russe; en Allemagne sous la République de Weimar (1922-1923); entre 1941 et 1949 en Grèce, Hongrie, Chine; en Amérique latine durant les années 1960 (Brésil), 1970 (Chili), 1980 (Brésil, Pérou, Bolivie, Nicaragua); en Iran entre 1979 et 1988 (guerre Iran-Irak); dans les années 1990, en Yougoslavie, Turquie, RDC; et au Zimbabwe entre 2000 et 2008.
Alors, prêts pour le prochain tour ? attachez vos ceintures !

Fred Deion

lundi 1 août 2016

"La finance de l'ombre a pris le contrôle"

En avril est sorti le dernier livre de Myret Zaki, "La finance de l'ombre a pris le contrôle", écrit conjointement avec Dominique Morisod.
Le sujet est si important que j'ai décidé d'en résumer les principaux points forts en quelques lignes.
Qu'est ce que la finance de l'ombre ? c'est "l'ensemble des activités et des acteurs contribuant au financement non bancaire de l'économie" (par exemple, prêts non bancaires aux entreprises).
Qui sont les acteurs de la finance de l'ombre ? ils sont non bancaires : fonds spéculatifs (hedge funds), courtiers-négociants et gérants, fonds d'investissement, sociétés (financières, de leasing, d'assurances ou de prêt immobilier) qui ne sont pas soumis aux contrôles des autorités de surveillance et aux réglementations bancaires (par exemple, pas d'exigences de fonds propres).
Combien pèse la finance de l'ombre (shadow banking) ? elle représente un montant de 80'000 milliards de dollars.
Pourquoi la finance de l'ombre s'est-elle autant et si vite développée ? Avec des taux d'intérêts proche de 0%, ses acteurs non bancaires peuvent emprunter de l'argent gratuitement en masse, pour l'investir à un rendement plus élevé (notamment en le prêtant à des entreprises, créant une bulle de crédit)
Où s'investit l'argent de la finance de l'ombre ? l'argent emprunté à un taux proche de 0% est investi dans les bourses non régulées (dark pools), les produits dérivés, les marchés obligataires, notamment prêts à des entreprises non cotées, en démarrage ou en difficulté (obligations spéculatives ou dette pourrie d'entreprises peu solvables, à rendement élevé mais avec le risque de perdre sa mise si l'entreprise fait faillite). Ainsi, la bulle de la dette enfle.
Quels sont les risques ? ils sont nombreux :
  • faillite d'entreprises, qui ne rembourseront donc pas leurs prêts (risque de défaut)
  • remontées des taux d'intérêts, d'où l'obligation pour les banques centrales occidentales de les laisser proches de 0% (sinon, risque d'explosion de la bulle de crédit)
  • demande de remboursement (par exemple en cas de krach boursier) : si de multiples créanciers / investisseurs retirent leur financement, ne renouvellent pas leurs prêts ou vendent leurs produits, le débiteur est alors exposé à un risque de liquidité / d'insolvabilité, l'empêchant de rembourser.
  • et surtout menace de contagion à tout le système financier : les craintes de faillites poussent les banques à ne plus se prêter de l'argent entre elles, donc tout le système de crédit se bloque; or, l'économie réelle (entreprises et particuliers) a aussi un besoin vital d'avoir accès au crédit pour commercer, acheter, vivre (notre monde moderne est basé sur la capacité à acquérir maintenant et à payer plus tard, ne serait-ce qu'avec les paiements par carte). Donc sans crédit, plus de commerce, et sans commerce, tout s'arrête (voir l'article précédent sur l'effondrement).
Les auteurs posent la question : "qui sauvera le système ?". La réponse est : personne. "La progression de la finance de l'ombre promet de suivre une courbe exponentielle. Jusqu'à l'explosion finale." Alors, comme un château de cartes, le système financier et bancaire mondial s'effondrera.

Fred Deion

"La finance de l'ombre a pris le contrôle", de Myret Zaki et Dominique Morisod
http://www.editionsfavre.com/info.php?isbn=978-2-8289-1572-8

samedi 30 juillet 2016

L'arbre qui cache la forêt

Ce mois de juillet a été particulièrement sanglant en France et en Allemagne :
  • Le 14 juillet à Nice, un djihadiste au volant d'un camion tue 84 personnes
  • Le 18 juillet à Wurtzbourg, un demandeur d'asile (afghan ou pakistanais) attaque à la hache les passagers d'un train
  • Le 22 juillet à Munich, un Germano-Iranien tue 9 jeunes dans un fast-food près d'un centre commercial
  • Le 24 juillet à Reutlingen, un demandeur d'asile syrien tue une femme à la machette
  • Toujours le 24 juillet à Ansbach, un réfugié syrien commet un attentat suicide en se faisant exploser.
  • Le 26 juillet à l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, deux jeunes djihadistes égorgent avec un couteau un prêtre de 84 ans pendant la messe.
Quelques remarques au sujet de ces six tragédies :
  1. Quatre ont été revendiqués par l'Etat islamique (Nice, Wurtzbourg, Ansbach, Saint-Etienne-du-Rouvray). Le mobile terroriste n'a été retenu ni à Munich (crise de folie meurtrière), ni à Reutlingen (drame passionnel).
  2. C'est seulement à Munich qu'une arme à feu a été utilisée (pistolet Glock acheté au marché noir).
  3. Dans tous les autres cas, pas d'arme à feu (camion, hache, machette, bombe artisanale et couteau): inutile donc d'interdire la vente légale d'armes à feu, puisqu'une personne déterminée commettra son méfait par d'autres moyens (armes blanches utilisées dans la plupart des cas récents)
  4. Bilan de ces drames, qui ont monopolisés l'attention médiatique ces deux dernières semaines : 95 morts. Ils s'ajoutent aux 200 attentats revendiqués par l'Etat islamique, et qui ont fait 3'000 morts au total, principalement au Proche et Moyen-Orient (notamment en Syrie, Irak, Afghanistan). En comparaison, la guerre en Syrie, commencée en mars 2011 à ce jour, a fait de 260'000 à 470'000 morts d'après les estimations de diverses ONG et de l'ONU.
Dans ce contexte, nul doute que l'enjeu sécuritaire sera le thème central des prochaines élections présidentielles, que ce soit en France ou aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, le crédo du candidat républicain Trump est d'affirmer que le terrorisme est la menace la plus grave pour le pays; en réponse, le président sortant Obama et la candidate démocrate Clinton affirment que tout va bien. Malheureusement, ils ont les trois tort.

Il est en effet des plus funestes pour notre avenir commun que ces attentats accaparent toute l'attention des politiques (à des fin électoralistes), des médias (le sensationnel est vendeur) et donc du public, au détriment d'enjeux qui auront des conséquences bien plus dramatiques, sur le moyen et le long terme. A moins qu'il soit commode de passer sous silence les crises à venir, comme la poussière que l'on dissimule sous le tapis ?

Voici pourtant les priorités qui devraient dès à présent mobiliser toutes les énergies :
  • stabiliser et réglementer la finance mondiale, au bord de l'effondrement (dans un bis repetita de la crise des subprimes, du krach boursier de 2008 et des faillites bancaires qui s'en sont suivies). Voir à ce sujet l'article à venir en août sur la finance de l'ombre.
  • concrétiser enfin la transition énergétique, pour limiter les pénuries liées à la fin proche du pétrole abondant et bon marché, et survivre à la crise écologique majeure à venir (réchauffement climatique, chute de la biodiversité).
  • produire/consommer local, et décentraliser les systèmes d'approvisionnement et les infrastructures qui fournissent nos ressources (eau, alimentation, énergie, soins) pour qu'ils soient résistants, durables et résilients (voir l'article précédent au sujet de l'effondrement).
Lorsque ces urgences vitales sont évoquées, on ne dépasse toutefois pas le stade des déclarations d'intentions. La prise de mesures concrètes par les décideurs se fait attendre. C'est d'autant plus regrettable qu'il est peut-être déjà trop tard...

Fred Deion

mercredi 27 juillet 2016

De l'effondrement

Il y a un mois, en juin, le livre de Dmitry Orlov "Les cinq stades de l'effondrement" est sorti en langue française (trois ans après sa sortie en anglais, en 2013). J'en profite donc pour le présenter ici en quelques lignes.
Comme son titre l'indique, l'ouvrage est structuré en cinq parties (illustrées chacune par une étude de cas) qui suivent un ordre chronologique. Pour l'auteur, c'est dans le domaine financier que le risque de crise est le plus élevé (voir à ce sujet l'article à venir en août sur la finance de l'ombre). Ainsi, un krach boursier, tel que celui survenu après l'éclatement de la bulle des subprimes, peut mener à des faillites bancaires et finalement à un effondrement de la finance. Dans ce contexte, tous les instituts liés à la bourse deviennent insolvables les uns après les autres, les avoirs ne sont plus garantis et l'épargne disparaît. L'étude de cas revient sur l'effondrement financier qui a frappé l'Islande en 2008, et qui a contraint le gouvernement à nationaliser les trois banques du pays.
L'effondrement commercial suit celui de la finance : l'argent liquide perd sa valeur et les chaînes logistiques se rompent, entraînant des pénuries. L'étude de cas pour cette deuxième partie illustre le développement de la mafia russe dans les années 1990, bien connue de l'auteur qui a vécu l'effondrement de l'Union Soviétique à cette période.
La troisième étape est celle de l'effondrement politique, lorsque le gouvernement n'assure plus les services publics et perd sa légitimité. Les missions de l'Etat sont alors remplies par des groupes non officiels, qui prennent le pouvoir dans des zones de non droit. L'exemple choisi dans l'étude de cas est celui des tribus pachtounes qui s'auto-administrent dans la région située à la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan.
Le stade suivant est celui de l'effondrement social, qui survient en raison de l'absence de plus en plus de ressources. Les institutions sociales disparaissent, entraînant l'exclusion de parties de populations. L'étude de cas de cette étape se penche sur le cas des roms.
Le dernier stade est celui de l'effondrement culturel, où les individus se disputent les rares ressources restantes. La tribu africaine des Iks a vécu une telle infortune. A la base semi-nomades, ils perdent l'accès à leur territoire de chasse lorsque celui-ci devient un parc national. Leurs rites et coutumes ont connu de tels bouleversements qu'il s'en est suivi une déliquescence complète de leurs structures sociales, passant d'une communauté solidaire à un individualisme désespéré (se cacher pour manger, pour ne pas à avoir à partager le peu de nourriture que l'on a réussi à obtenir).

Un article sur l'effondrement serait incomplet s'il ne mentionnait un autre ouvrage, "Comment tout peut s'effondrer : petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes". Les auteurs relèvent, d'une part, que des limites sont atteintes (fin proche des énergies abondantes et de la croissance); d'autre part, des frontières sont franchies (réchauffement climatique, chute de la biodiversité); enfin, nos infrastructures qui fournissent l'eau, l'alimentation, l'énergie et la santé sont toujours plus complexes et donc plus fragiles et vulnérables. La combinaison de ces trois facteurs menace donc nos systèmes d'approvisionnement et provoque immigration, guerres, épidémies, famine. Face à la perspective de l'effondrement, que faire ? Les auteurs mettent en avant l'anticipation et la résilience, avoir conscience de ce qui arrive et affronter les événements à venir avec calme et courage. Ils listent aussi d'autres attitudes possibles : "ça va péter" (réaction faite d'impuissance, de ressentiment et de nihilisme), "à quoi bon" (profiter tant qu'il en est encore temps), "transition" à grande échelle (avec un esprit collectiviste et non violent), "étude du collapse" (via livres, articles, sites, blogs), et "survivaliste", qui est la stratégie décrite dans le dernier livre présenté dans cet article.

Dans les deux premières parties de "Survivre à l'effondrement économique", Piero San Giorgio liste les risques (surpopulation, pénurie des ressources, fin du système financier, dégradations de la biosphère) et décrit les mécanismes de l'effondrement (crises financière et économique, sociale et politique, logistique, alimentaire, sanitaire, écologique).
La singularité du livre de Piero San Giorgio, à l'inverse des deux autres ouvrages précédemment cités, est qu'il propose des solutions pratiques pour survivre à un effondrement. Son concept de BAD (Base Autonome Durable) s'articule autour de sept points : accès à l'eau, à la nourriture, aux soins, à l'énergie, avoir des connaissances utiles, savoir se défendre, et développer le lien social. Tout au long des deux dernières parties, des conseils sont prodigués pour se préparer à la résilience.
http://piero.com/

Bonnes lectures !

Fred Deion

vendredi 24 juin 2016

Brexit, quand la population ne suit plus ses élites

Depuis le début de l'année, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord a vécu au rythme de la campagne pro- ou anti-européenne, positions qui ne se départageaient pas dans les enquêtes d'opinion, plongeant tout le continent dans l'incertitude la plus complète.
A quelques semaines du scrutin, le camp du "leave" semblait finalement prendre l'avantage.
Puis vint l'assassinat de la députée travailliste Jo Cox, qui militait contre le Brexit. Les sondages menés juste après son assassinat indiquaient une remontée des intentions de vote en faveur du maintien du pays au sein de l'Union Européenne.
D'où la première question, que se posèrent les adeptes de théories du complot : à qui profite le crime ?
  • aux élites politiques de Westminster  (partis travaillistes et conservateurs confondus) ?
  • aux financiers de la City et d'ailleurs ?
  • aux dirigeants intégrationnistes de Bruxelles ?
(liste non exhaustive)
Las, le peuple anglais choisit en ce 23 juin de prendre le large, rejetant pêle-mêle le centralisme bureaucratique européen et une immigration incontrôlée, et aspirant à un retour de leur souveraineté et de leurs frontières.
Et voici la seconde question : le Brexit sera une sécession isolée, ou un exemple à suivre pour d'autres Etats-membres (France, Pays-Bas, Suède, Danemark, Hongrie...) par effet domino ?
Si c'est le cas, les disparitions de Jo Cox et de l'Union Européenne ne seront séparées que de quelques années ou décennies. Autant dire rien, à l'échelle de l'histoire.

Fred Deion

vendredi 10 juin 2016

Euro 2016 : match CGT versus France, ou chronique d'un déclin annoncé

Vendredi 10 juin 2016 à 21h, c'est l'ouverture de l'euro avec le match France-Roumanie.
Un autre match s'est déjà joué en coulisse depuis quelques semaines, et celui-là, la France l'a déjà perdu, c'est son bras de fer contre la CGT.

En résumé :
  • Manifestations contre la loi travail, puis contre les violences policières (tiens, pas de manifestations pour dénoncer les casseurs...)
  • Grève dans les transports, successivement à la RATP, à la SNCF, à Air France;
  • Blocage des stations services, dépôts d'essence, raffineries, causant des files d'attentes des automobilistes obligés de prendre leur mal en patience dans l'espoir de faire le plein;
  • Débrayages dans les centrales nucléaires, contraintes à des baisses de production;
  • Grève des éboueurs, les poubelles s'accumulent sur les trottoirs parisiens;
  • Blocages temporaires de routes, ports, écluses, barrages filtrants, opérations escargot.

Conséquences :
  • Selon les acteurs du tourisme (hôtels, restaurants, commerces dans les lieux et stations touristiques), baisse de la fréquentation, déjà à la peine depuis les attentats du 13 novembre;
  • PME souffrant des blocages susmentionnés, avec des difficultés pour se fournir ou pour livrer;
  • L'économie menacée de paralysie et prise en otage.

Nonobstant ce qui précède, le mouvement social continue, pour ne rien lâcher sur les "acquis" du CDI tellement avantageux que plus aucun employeur n'en signe, contraignant les nouveaux arrivants sur le marché du travail à enchaîner les CDD dans le meilleur des cas, ou accepter des stages non rémunérés dans le pire : ou quand le dogmatisme mène à la précarité de ceux qu'on prétend représenter.

Autre paradoxe difficilement compréhensible : comment peut-on affirmer "défendre l'emploi" en asphyxiant une économie déjà fragile ? Cette logique du jusqu'au-boutisme ne peut qu'accélérer le déclin français amorcé depuis déjà 40 ans, débâcle faite d'endettement, de délocalisations et de déindustrialisations, de chômage.

Sans oublier le visage que la France donne d'elle à l'étranger, les images de violences, grèves, stations services à sec ayant été relayées par tous les médias à travers le monde. D'où les questions suivantes à ne pas sous-estimer : Quel investisseur choisira la France pour financer un projet industriel ? Quel entrepreneur osera se lancer dans un tel contexte ?

Sur la pelouse, à 22h54, la France a gagné contre la Roumanie.
Sur le terrain économique, c'est la France qui perd et la CGT qui gagne, et ce faisant, détruit des emplois présents et futurs, ceux-là même qu'elle serait sensé aider à sauvegarder.

Fred Deion

jeudi 12 mai 2016

Croisés et djihad, passé et présent

La propagande islamiste emploie, dans ses communiqués, une terminologie où la notion de djihad tient une place importante. Les croisés y sont également mentionnés. Ainsi, suite aux attentats de Bruxelles de mars 2016, leur revendication indique : "une cellule des soldats du Califat s'est élancée en direction de la Belgique croisée. (...) La crainte et l'effroi (ont été jetés) dans le cœur des croisés, en plein dans leur terre (...), des soldats du Califat (...) se sont élancés (...) pour tuer un grand nombre de croisés. (...) Nous promettons aux Etats croisés (...) des jours bien sombres."

Le choix de ce vocabulaire n'est évidemment pas anodin et renvoie à d'autres périodes tragiques de l'histoire. Jules Michelet nous ramène ainsi en l'an mil dans cette citation de son Histoire de France : "Il y avait bien longtemps que ces deux sœurs, ces deux moitiés de l'humanité, l'Europe et l'Asie, la religion chrétienne et la musulmane, s'étaient perdues de vue, lorsqu'elles furent replacées en face par la croisade, et qu'elles se regardèrent. Le premier coup d'œil fut d'horreur."

Voici donc un petit retour en arrière, en 1095, lorsque le pape Urbain II exhorte toute la chrétienté à prendre les armes pour établir sa souveraineté dans la lointaine Terre sainte. Dans le cadre de cette expédition guerrière, les soldats croisés sont nommés ainsi parce qu'ils portent une croix brodée sur leurs habits. A cette époque, les valeurs des chevaliers sont le courage et la force. L'Eglise tente de canaliser ces énergies belliqueuses en y instillant quelques notions chrétiennes : piété, protection du clergé et de ses biens. Le but suprême doit devenir la lutte contre l'infidèle. L'Eglise fait de la croisade l'idée d'une guerre juste, la chrétienté étant une patrie qu'il faut défendre contre l'agresseur. En juillet 1099, ce sont pourtant les croisés qui sont les agresseurs, lorsqu'ils prennent la ville de Jerusalem, pourtant surnommée "le Royaume des Cieux" : musulmans et juifs sont passés au fil de l'épée, les pillages et massacres durent deux jours. Ce comportement barbare et sanguinaire provoque une onde de choc dans tout le Proche-Orient, et laisse un souvenir durable.

L'auteur Amin Maalouf écrivait en 1983 dans Les Croisades vues par les Arabes : "L'Orient arabe voit toujours en l'Occident un ennemi naturel. Contre lui, tout acte hostile (...) n'est que revanche légitime. Et l'on ne peut douter que la cassure entre ces deux mondes date des croisades". Il ne pensait sûrement pas que les événements récents lui donneraient autant raison, ni que les derniers attentats teinteraient cette citation d'un air prophétique. Ces attaques démontrent que certains aujourd'hui nous en gardent encore rancune; leur définition du jihad renoue avec son sens de l'époque : chasser les mécréants et étendre l'Islam.

Voilà donc que les rôles s'inversent : d'agresseur au XIème siècle, l'Europe est maintenant agressée. Il appartient dès lors aux croisés du XXIème siècle de se défendre.

Fred Deion

dimanche 8 mai 2016

Entretiens avec Bernard Wicht sur le "Nouveau Moyen Age"

Le lecteur attentif aura pris connaissance avec un vif intérêt des deux brillants entretiens que Bernard Wicht (privat-docent à la faculté des sciences sociales et politiques de l'université de Lausanne) a accordé récemment à "Défense et Sécurité Internationale" (DSI) et à "Allez savoir !" (AS!)
Pour ceux qui seraient néanmoins passés à côté de ces deux articles, voici une petite session de rattrapage avec un best of des meilleures citations :

"L'affrontement entre Etats (ne domine plus) l'art de la guerre. (Celle-ci) se déroule à l'intérieur des sociétés et, dans la majorité des cas, entre des protagonistes non étatiques. C'est pourquoi la notion de Nouveau Moyen Age est très intéressante pour interpréter notre époque, (via des modèles tirés) du Moyen Age historique, c'est-à-dire la période s'étalant (...) de la chute de l'Empire romain d'Occident (476) à celle de Constantinople (1453). Cela permet d'envisager comment des sociétés sans Etat peuvent, à l'exemple de la féodalité, mettre en œuvre un système militaire efficace (la chevalerie), ou comment des Etats sans territoire peuvent se doter d'une puissance militaire et financière ainsi que l'indique le cas des Templiers. (...) Le Moyen Age connaît une pluralité de formes d'organisation proto- ou para-étatiques telles que les armées privées de chevaliers-brigands ou les sociétés de pirates. (...)(Aujourd'hui, les) groupes armés, seigneurs de guerre, gangs (sont) en mesure de proposer à certaines sociétés une alternative (...) à l'Etat-nation (...) : narco-guérillas telles que les FARC, aux gangs tels que les Zetas mexicains, aux groupes armés (Hamas, Daech) et aux mafias. (...)(Ce sont ces caractéristiques qui) seront celles de l'armée ennemie que nous aurons très probablement à combattre en Europe d'ici une décennie. Cette armée sera 1) transnationale, 2) low tech-low cost, 3) recrutera sur la base d'un récit commun (religion-idéologie), 4) contrôlera les populations nationales par la terreur, 5) se financera par le commerce de produits légaux et illégaux, 6) pratiquera le zébrage des territoires (zones de non-droit, caches, tunnels), 7) aura pour tactique principale de créer l'insécurité pour étendre son contrôle (attentats, enlèvements, check points mobiles).(...) Trois règles (se dégagent) pour appréhender la réalité contemporaine : premièrement, l'allégeance stato-nationale unique fait place à une pluralité d'allégeances tribales (mafias, gangs, diasporas); deuxièmement, (...) des institutions formelles (se vident) de leur substance tandis que des organisations informelles montent en puissance; troisièmement, (...) seuls ceux qui s'adaptent survivent. (...) Le citoyen-soldat 2.0 (fonde sa démarche) sur son droit naturel  à la légitime défense, (...) car (il) n'affronte pas une armée conventionnelle, ni un adversaire régulier, mais un ennemi irrégulier pratiquant aussi bien le viol, l'enlèvement, la décapitation que le raid et l'embuscade." (DSI)

"La multiplication des affrontements entre les Etats-nations actuels et des groupes sans territoire, mais dotés d'une réelle puissance financière et militaire (annonce l'entrée) dans la guerre civile moléculaire. (...) A Paris, en novembre 2015, l'Etat islamique a porté des coups avec de petites équipes de 3-4 combattants armés de leur détermination et de leur kalachnikov. Dans la guerre civile moléculaire, le conflit se déroule au niveau des individus." D'un côté "les soldats du djihad", où on trouve une "nouvelle trilogie formée de la kalachnikov, du Coran et de la drogue, (...) les terroristes sont souvent des petits délinquants, de petits dealers. (...) Ces liens avec le crime organisé sont l'une des grandes caractéristiques des groupes armés à l'heure actuelle, que ce soit Daech, le Hamas (en Palestine), les Talibans (en Afghanistan) ou encore les FARC en Colombie. A la différence des armées conventionnelles, ces mouvements sont devenus capables de se financer par eux-mêmes : (...) pétrole, (...) le trafic des antiquités, le commerce de la drogue, (...) la vente d'esclaves ou d'otages, les trafics d'armes et autres extorsions ou rapines. (...) Ces réseaux maffieux pourraient encore constituer une porte de sortie, le jour où l'Etat islamique connaîtra des difficultés à défendre sa base arrière. On peut ainsi imaginer que, si Daech devait être contré en Syrie, il sera capable de se rematérialiser en Lybie (voire en Europe), en faisant passer ses combattants dans le flux des réfugiés, pour les réarmer sur place grâce aux trafics d'armes. Daech, c'est l'armée, ou les armées que l'Europe aura probablement à combattre sur son territoire d'ici une décennie environ." (AS!)

Si cette sombre prévision se confirme, serons-nous prêts ?  

Fred Deion

A lire de Bernard Wicht : "Une nouvelle guerre de trente ans ? Réflexion et hypothèse sur la crise actuelle" et "Europe Mad Max demain ? Retour à la défense citoyenne"

jeudi 5 mai 2016

Votation du 5 juin : Revenu de base inconditionel (RBI). Utopie ou imposture ?

A un mois du prochain exercice démocratique auquel se livre régulièrement les Suisses, j'ai été apostrophé : "Le RBI, t'en penses quoi ?"
De nombreux arguments sont mis en avant par ses partisans, et j'en ai retenu trois parmi les plus fréquemment cités.
Argument 1 : La révolution numérique supprime des emplois (ce qui est parfaitement exact). Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'un changement de mode de production impacte l'activité de l'être humain. Il y a eu en effet 4 révolutions majeures dans l’histoire de l’homme : les révolutions néolithique, industrielle, tertiaire et maintenant numérique.
La première révolution du mode de production, agricole, survient lorsque des groupes de chasseurs-cueilleurs mobiles (qui suivent les migrations des animaux sauvages au pas de course) se sédentarisent pour pratiquer l’agriculture. Les plantes et animaux sauvages sont domestiqués dès 14'000 ans avant J.-C. en Mésopotomie. Au cours des millénaires suivants, ces tribus de chasseurs-cueilleurs nomades fondent des villages permanents, ce qui favorise le développement de densités de population de plus en plus grandes, une division du travail de plus en plus complexe, des structures administratives et politiques centralisées. En résumé, la révolution néolithique est celle de la transition du chasseur vers l’agriculteur.
La révolution industrielle survient à la fin du XVIIIème siècle (en Grande-Bretagne) et au XIXème siècle (reste de l'Europe, USA), lorsque la mécanisation de l’outil de production agraire pousse des ouvriers agricoles désoeuvrés vers les villes demandeuses de force de travail pour s'engager dans les usines nouvellement créées. En résumé, la révolution industrielle est celle de la transition de l’agriculteur vers l’ouvrier.
Avec l’automatisation du début du XXème siècle, les usines cessent d’être le premier employeur, mais avec l’éducation qui se généralise (école obligatoire), la baisse de l’emploi ouvrier (col bleu) est compensée par la montée de l’emploi tertiaire (col blanc). En résumé, la révolution tertiaire est celle de la transition de l’ouvrier vers l’employé de bureau.
Aujourd'hui, même si la révolution numérique fait disparaître des emplois (personnel de bureau, caissiers, réceptionnistes, postiers, comptables, etc.), il faut laisser d’autres activités prendre le relais avant de décréter à priori que ces places de travail sont perdues à jamais. En effet, les professions supprimées par la numérisation pourront être remplacées par de nouveaux métiers, par exemple dans les domaines suivants :
  • santé, soin, aide, accompagnement et service à la personne
  • IT, communication, ingénierie et nouvelles technologies
  • écologie, développement durable, énergie renouvelable, recyclage
Argument 2 : Le RBI permet de choisir son métier et d'avoir un travail ayant du sens.
Les employés qui ont pu faire de leur passion, leur travail, ne sont certainement pas majoritaires. La plupart doivent s'accommoder de leur chef, de leurs collègues, de leurs horaires, de leur activité.
Comment la création d'un RBI permettrait de transformer le contenu des emplois en quelque chose de plus attractif ? Au contraire, ceux qui choisiront d'arrêter un travail vécu comme une contrainte poseront les problèmes suivants : qui pour les remplacer (pénurie de main d'œuvre) ? Qui pour financer les prestations de l'Etat, inclus le RBI (car s'il y a moins de travailleurs, il y aura aussi moins de rentrées fiscales) ? Qui pour accomplir les emplois peu rémunérés, pénibles (il n'y aura plus aucun intérêt à effectuer un travail dont le salaire est proche du RBI) ?

Argument 3 : Le RBI permet de se consacrer à autre chose, formation, éducation, bénévolat, création artistique, développement personnel.
Même si rien n'empêche de faire ce qui précède à côté de son travail, ce serait évidemment agréable d'avoir plus de temps libre pour faire ce qu'on a envie (=plaisir) plutôt que de travailler (=effort). Malheureusement, un tel modèle de société hédoniste et oisif risque de ne pas être ni très productif, ni prospère (voir la déindustrialisation de la France des 35h). Si on veut que la Suisse garde son niveau de confort, sa qualité de vie, sa richesse et ses emplois, il risque bien de falloir continuer à tous travailler; sans parler du risque que des entreprises délocalisent, si la fiscalité monte pour financer le RBI (alors que les exportateurs sont déjà impactés par le franc fort et l'absence de croissance mondiale).

Il y a d'autres arguments pour et contre, mais en résumé, le tout paraît idéaliste, angélique voire naïf et même dangereux. Plutôt qu'une utopie, le RBI, en faisant rêver à un revenu sans aucune contre-partie, apparaît en fait bien plus comme une imposture. Dans ce contexte, mentionnons aussi la question des droits et des devoirs. La tendance actuelle est pour de plus en plus de gens de ne revendiquer que leurs droits, tout en n'assumant aucun devoir (par exemple, les citoyens suisses sont soumis au service militaire, pour assurer un bien commun qui est la sécurité du pays). Cette mentalité d'assisté et de profiteur du système, qui dérape ensuite en fraudeur et tricheur (abus aux prestations sociales, évasion fiscale, etc.) et au parasitisme (tel qu'il s'est développé en France, en Grèce, etc.), mène à la faillite de l'Etat (tout le monde veut obtenir des allocations, sans contribuer à l'intérêt général). Le RBI critique le système mais compte sur l'Etat pour son financement. Ironie ou hypocrisie ?

In fine, le RBI va sans doute à contre-sens de l'histoire. L'Etat-nation moderne, qui s'est construit au XVIIIème siècle (années 1700-1800), et qui a connu ses heures de gloire aux XIXème et XXème siècles, est en crise et en cours d'effondrement. Les conflits asymétriques et guerres civiles, les menaces transnationales qui sapent les fondements même de l'Etat (terrorisme, immigration), les zones de non-droits (trafics et communautarisme radical dans les banlieues) se multiplient et leurs effets à long terme ne doivent pas être sous-estimés. Compter donc sur un financement pérenne du RBI par un Etat en voie de disparition paraît dans ce contexte illusoire. La solution est plutôt à chercher vers l'autonomie et la résilience, l'initiative individuelle, en comptant sur l'Etat le moins possible.
Ceci pour traverser le mieux possible le "Nouveau Moyen Age" que sera notre XXIème siècle.

Fred Deion
https://www.admin.ch/opc/fr/federal-gazette/2015/8727.pdf 

dimanche 1 mai 2016

La loi travail El Khomri vue depuis la Suisse

En ce 1er mai, jour de la fête du travailleur, du manifestant, du casseur et de son pavé qui vole (tiens, ce n'est pas le jour du fonctionnaire des forces de l'ordre), prenons un peu de hauteur (et même un peu plus haut que le pavé volant précité) et faisons un petit état des lieux de la maison France, vue depuis la Suisse :
  • 10,5% de chômeurs et 26% de chômeurs parmi les jeunes
  • 9 contrats sur 10 signés ne sont pas des CDI
  • Les emplois précaires (CDD, stages pas ou peu rémunérés, etc.) sont devenus la norme
  • pour réglementer tout cela, le code du travail français approche bientôt les 4000 pages
Et en Suisse ?
  • 3,6% de chômeurs, soit 155'000 personnes
  • 99% des contrats signés sont des CDI
  • Le droit du travail suisse ne compte qu'une cinquantaine de pages (cf titre 10 du code des obligations : du contrat de travail)
Alors oui, le droit du travail suisse est beaucoup plus souple et flexible, c'est possible de licencier un employé pour motif économique, de réorganisation, suppression de poste, etc.
Pourtant, si c'était si horrible de travailler dans cet enfer libéral, pourquoi 167'000 français traverseraient tous les jours la frontière...? pour un emploi qu'ils ne trouvent pas chez eux.

Alors, voisins et amis gaulois, je vais vous donner raison : manifestez, faites retirer ce projet de loi, ne changez surtout rien, même si la situation actuelle est catastrophique.
Ainsi, la France va continuer à se déindustrialiser, à perdre des emplois qui seront soit supprimés, soit délocalisés. Pourquoi s'inquiéter ? L'Etat y pourvoira, et si le RSA ou les indemnités chômage ne suffisent plus, le gouvernement inventera bien une nouvelle allocation.

Et lorsque l'Etat ploiera finalement sous sa dette qui n'aura cessé d'augmenter, le rating de la France sera encore dégradé par le agences de notation en dessous de la zone des "A" pour arriver dans la zone des "B". Cette dégradation empêchera les investisseurs institutionnels de financer le déficit français, et la France n'aura plus pour seule alternative, comme la Grèce avant elle, que de se tourner vers le FMI et la BCE. Belle perspective... et n'oubliez pas "qui paie, décide" : les réformes que vous n'avez su faire, vous seront imposées par d'autres.

Fred Deion
http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/loi_no2016-1088_du_8_aout_2016_version_initiale.pdf