mardi 13 septembre 2016

Montagnes russes boursières (ou de la volatilité sur les marchés financiers)

Il y a un an, la bourse chinoise dévisse (les titres cotés à Shangai perdent le tiers de leur valeur), suivie quelques semaines plus tard par les autres places internationales (Tokyo, Hong Kong, Paris, Londres, Berlin, Wall Street). Puis ça remonte à l'automne.
Début 2016, les bourses sont à nouveau orientées à la baisse. Puis ça remonte au printemps.
Fin juin, grosse panique, mais petit fléchissement, à l'occasion du vote sur le Brexit. On joue à se faire peur. Le calme revient à l'été (ce serait bien dommage de ne pas profiter du soleil tranquillement).
A la rentrée de septembre, des séances à la baisse se suivent à nouveau.
La suite ? Accrochez-vous, le wagonnet va continuer de descendre, monter, baisser, remonter, chuter, s'élever, dégringoler, se redresser, tomber, se relever, décrocher, grimper, dévaler... estomacs sensibles s'abstenir.
Depuis la crise de 2007-2008, les Etats se sont surendettés (pour sauver les banques menacées de faillite), puis les banques centrales ont utilisé tous les moyens à leur disposition (quantitative easing/rachat de dettes, taux zéro voire négatifs, etc.) pour relancer la machine. Rien n'y fait : la croissance ne revient pas et la crise économique perdure. Seuls les marchés financiers sont dopés par ces injections d'argent gratuit : les banques centrales ont donc créé la plus grande bulle financière de l'histoire.
Pourra-t-on sortir par le haut de cette crise ? bien sûr que non.
Qui paiera la facture ? voici quelques pistes :
  1. le contribuable, si les Etats surendettés décident d'augmenter leurs impôts pour se renflouer (comme le Portugal l'a déjà fait dès 2011, par exemple)
  2. l'investisseur qui aura acheté des bons du trésor, si tout ou partie des dettes souveraines sont effacées (cas de la Grèce dès 2011)
  3. l'épargnant, si les Etats ponctionnent les comptes bancaires pour se renflouer  (cas de Chypre en 2013)
  4. la population dans son ensemble, si, pour éviter de prendre les mesures impopulaires ci-dessus, les Etats continuent de faire tourner la planche à billet, avec pour seules issues, l'éclatement de la bulle financière via un krach boursier (à l'image de celui de 1929, débouchant sur la Grande Dépression de 1929 à 1939) et/ou l'hyperinflation.
Et au sujet de cette dernière, pour ceux qui pensent que l'hyperinflation n'est qu'un concept théorique tiré des livres d'économie, voici quelques exemples historiques d'inflations supérieures à 100% par an : pendant les révolutions française et russe; en Allemagne sous la République de Weimar (1922-1923); entre 1941 et 1949 en Grèce, Hongrie, Chine; en Amérique latine durant les années 1960 (Brésil), 1970 (Chili), 1980 (Brésil, Pérou, Bolivie, Nicaragua); en Iran entre 1979 et 1988 (guerre Iran-Irak); dans les années 1990, en Yougoslavie, Turquie, RDC; et au Zimbabwe entre 2000 et 2008.
Alors, prêts pour le prochain tour ? attachez vos ceintures !

Fred Deion