dimanche 16 octobre 2016

Conférence de Myret Zaki, Olivier Delamarche et Philippe Béchade

Jeudi 13 octobre, je me rends au Swiss Trading Day dans les salons feutrés de l'hôtel Président Wilson à Genève. Côté assistance, un parterre de banquiers attentifs et nombreux à avoir fait le déplacement. Sur l'estrade, Myret Zaki (MZ), Olivier Delamarche (OD) et Philippe Béchade (PB).
Petit résumé ci-dessous.
MZ revient sur les thèmes présentés dans son dernier livre sur la finance de l'ombre (voir article d'août) : trop de dette spéculative empruntée à très court terme, est bloquée à long terme en finançant des actifs non liquides : cette bulle de crédit pose les mêmes risques de contagion que la crise des subprimes de 2007-2008.
Dans le même temps, la part de la finance bancaire (et donc régulée) dans cette orgie de dettes ne fait que diminuer, alors que la part du shadow banking augmente,  devenant le pourvoyeur principal du financement des entreprises, qu'elles soient saines et solides, ou pas.
Mais attention : cette finance de l'ombre n'est solvable que si les taux d'intérêts restent à zéro. S'ils remontent, krach assuré, et faillites d'entreprises en cascade...
Les taux vont donc rester à zéro, CQFD.
A noter toutefois que le maintien des taux à zéro est une condition nécessaire pour éviter un krach, mais peut-être pas suffisante : il ne garantit pas à lui seul la stabilité d'un système fragile, qui peut dévisser pour d'autres motifs, volatilité des marchés (article de septembre), perte de confiance, facteurs géopolitiques (article d'octobre), etc.
OD et PB nous expliquent pourquoi les banques centrales font un aller simple vers l'inconnu. En effet, depuis la crise de 2008, les politiques monétaires non conventionnelles qu'elles mènent (assouplissement quantitatif (QE), taux zéros ou négatifs) ne fonctionnent pas (pas de relance de la consommation et de la croissance). Des resserrements sont annoncés par les banques centrales mais n'arrivent pas... en attendant, le surendettement américain continue, et c'est donc aux USA qu'entrent en scène les 4 cavaliers de l'apocalypse :
- dette US sur les cartes de crédit, à $ 1000 milliards (endettement total des ménages américains à $ 12'290 milliards)
- dette US sur les prêts automobiles, à $ 1100 milliards
- dette US sur les prêts étudiants, à $ 1200 milliards
- dette US corporate, contractée par les entreprises américaines, à $ 6'600 milliards
Plus que les montants, c'est l'augmentation du taux de défauts sur ces dettes (prêts automobiles et étudiants) qui inquiète. Crise des subprimes, bis repetita ?
Pour l'éviter, les banques centrales continuent leur fuite en avant, les Etats continuent à s'endetter (dette publique de l'Etat fédéral américain à $ 19'000 milliards), les banques centrales vont continuer à racheter les dettes des Etats via des QE, et à la fin, la monnaie ne peut que perdre de sa valeur...
D'où le choix de certains de privilégier les actifs tangibles comme l'or physique ou l'immobilier.

Fred Deion
https://www.ig.com/fr-ch/swiss-trading-day-programme

samedi 15 octobre 2016

WW3 ?

Aujourd'hui, rendez-vous à Lausanne entre les ministres des affaires étrangères russe et américain, qualifié de rencontre de la dernière chance par certains...
Au même moment, les médias russes présentent des exercices de défense civile et de préparation des abris antinucléaires, préviennent d'un risque de rationnement du pain...
Alors, le conflit syrien, et les tensions internationales qui en découlent, peuvent-ils dégénérer en guerre entre les deux puissances ?
Un scénario catastrophe possible selon le président syrien, de même que pour certains spécialistes, comme les politologues russes Gueorgui Bovt et Alexandre Perendjiev, ou l'ex-diplomate allemand et ancien médiateur de l'OSCE pour l'Ukraine Wolfgang Ischinger, pour qui "le danger d'une confrontation militaire est considérable".
Petit retour en arrière :
En 2003, l'invasion de l'Irak par la coalition menée par les USA de George W. Bush met le feu à la poudrière orientale. A relever l'illégalité de cette attaque (selon le droit international) et le prétexte mensonger utilisé pour justifier cette invasion (présence d'armes de destruction massive qui se sont révélées être inexistantes), imposture qui aura coûté la vie à des centaines de milliers de civils irakiens, alors qu'environ 2,5 millions choisiront le chemin de l'exil (soit 1 irakien sur 8).
Après le chaos qui suit l'effondrement de l'Etat irakien se développera Daech au nord du pays dès 2006, et qui s'implantera en Syrie après le déclenchement de la guerre civile en 2011.
Aujourd'hui, la Syrie est l'un des théâtres d'opération où les USA et la Russie s'affrontent par alliés interposés (l'Ukraine en étant un autre). Jusqu'à aller à une confrontation directe ?
Deuxième retour en arrière : dans les années 1960, au plus fort de la guerre froide, les USA et l'URSS s'opposent au Vietnam, sans que cette guerre dégénère en conflit mondial.
Ce qui a été possible d'éviter il y a 50 ans, devrait être également évitable aujourd'hui, non ?

Fred Deion